angil | teaser for: matter (UR07 , 2004) |
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clip video de "A long way to be happy, Darlene said" par Partick Volve de METRONOMIC |
Lorsqu'Angil rejoint le label, il est un jeune songwriter français de 26 ans qui a déjà à son actif plus de 5 albums autoproduits qui ont été encensés par de nombreux magazines et fanzines français. Sa musique peut être alors décrite comme du folk post moderne soit un mélange original de sa douce voix, de guitares acoustiques et électriques, de rhodes, flutes, saxophone et violoncelle. Le tout agrémenté de sons de vinyls surprenants. L'album "Teaser for: matter" - le premier à bénéficier d'une distribution nationale - l'imposa comme l'une des grandes révélation de l'année 2004.
interview d'Angil sur le site d'ARTE (été 2004)
Interview d'Angil avec le webzine FROGGY'S DELIGHT (Février 2005).
Journal de bord de l'enregistrement de "Teaser for: matter" par Angil, pour le webzine A DECOUVRIR ABSOLUMENT (Automne 2004).
Spéciale Angil sur A DECOUVRIR ABSOLUMENT à l'occasion de la sortie de "Teaser for: matter" (Automne 2004).
Interview d'Angil avec le webzine DMUTE (Novembre 2004).
Textes sur "Teaser for: matter" par l'entourage d'Angil, sur le webzine POPNEWS (Octobre 2004).
Interview audio de Angil pour TELERAMA RADIO (2006).
Article des Inrocks sur Angil, pour la sortie de Teaser for: matter (Février 2005).
Classement de Teaser for: matter d'Angil dans les meilleurs disques de l'année 2004 par le magazine LES INROCKUPTIBLES.
Angil sur la compilation FNAC INDETENDANCES.
Angil sur la compilation ROCK EN FRANCE 2004 du magazine LES INROCKUPTIBLES (rentrée 2004).
Interview d'Angil dans l'Agenda de ST ETIENNE (Juillet 2005).
Article sur Angil dans LOIRE MAGAZINE (Novembre 2004).
Le premier véritable album de l’activiste folk français Angil, alias Michaël Mottet, débute par le titre No More Guitars. Pour cet adepte de l’americana tourmentée, on trouve cette déclaration plutôt gonflée, surtout lorsque retentit à la quatrième minute de ce morceau – pourtant dominé par de faibles percussions, un clavier et un sax – le rugissement d’une guitare trafiquée, qui finit seule la chanson dans un brouillard de saturation. Et les surprises vont s’enchaîner sur cet envoûtant Teaser for: Matter – les flûtes mutines de Beginning of the Fall, le xylophone rêveur de Soulshop, les trompettes inquiétantes de Sons of Benedict, qui commence gentiment sur une boucle electro pour se terminer dans un grand fracas free-jazz…
On sent un peu partout sur cet album ambitieux la volonté de remettre en question un songwriting dont Angil connaît les ficelles depuis trop longtemps. On pense parfois aux Américains de Swell, pour cette manière peu orthodoxe de renouveler le folk en l’attaquant sous tous les angles. Mais Angil, ce grand solitaire, ne souffre aucune comparaison. Et sa reprise de Invisible Man, piqué aux Breeders et transformé pour l’occasion en comptine élégiaque, l’affirme haut et fort en clôture de l’album : Angil est l’homme invisible, essayez de l’attraper si vous pouvez…
Martin Cazenave
Angil, auteur-compositeur précoce et prolixe, livre son sixième album (les cinq premiers étaient autoproduits), un grand écart entre sobriété folk et lyrisme jazz.
Angil connaît ses gammes depuis de longues années déjà. Piano, orgue, flûte traversière, saxophone… Il maîtrise tous ses instruments et compose ses premières chansons, en anglais, à quatorze ans, « tout seul, en bidouillant plusieurs radios, la préhistoire du quatre pistes », selon l’intéressé.
Aujourd’hui, Angil gratte sa guitare dans son coin pour élaborer ses morceaux. Il est vite rejoint par ses amis (au saxo, à la flûte…) pour mettre tout ça en boîte. Angil veut « être touché par Lisa Germano, provoqué par Why ?, remué par Coleman, dans le même mouvement ». On le sait, il n’aime pas trop les comparaisons au sujet de sa musique. Nous sommes pourtant titillés à l’idée de citer Smog et Mercury Rev, deux représentants d’univers a priori antinomiques. Le musicien fabrique régulièrement des ponts dans sa musique : l’air de rien, car Angil est agile, il nous fait passer d’ambiances folk cotonneuses à des univers plus noisy voire même hip hop (“Sons Of Benedict”).
Cerise sur le gâteau folk psyché : “Invisible Man” du groupe de Kim Deal (qu’il vénère), les Breeders, repris de manière étonnante en fin de parcours.
Emmanuel Dosda
Sorti sur le label Toulousain Unique Records, Teaser for : matter, premier véritable album de l’activiste français Angil, surprend par son ambition à sortir le folk de son marasme. Un univers à découvrir cette semaine sur lesinrocks.com avec clip, écoute et MP3…
Michaël Mottet fait partie de cette frange silencieuse de musiciens à qui une légère pénombre semble profiter pleinement au teint. C’est dans les encablures vivifiantes de l’underground musical français que ce musicien a fait ses marques, délivrant sous le nom d’Angil un certain nombre de démos bricolées avec les moyens du bord.
Ceux qui ont déjà eu l’occasion de se frotter à l’univers d’Angil – et ils sont malheureusement peu nombreux – auront découvert un garçon timide, à l’écriture sous influences, qui décline dans ses chansons d’obédiences folk une parade de monstres depuis trop longtemps cachés sous son lit.
Si le jeune homme ne cache pas ses influences - de Will Oldham à Cat Power en passant par Swell - il opère sur son premier véritable album, Teaser for : matter, sorti début septembre sur le dynamique label Toulousain Unique Records, une catharsis bienvenue.
En surmontant sa peur, Angil s’est définitivement affranchi de ses maîtres à penser et fricote désormais sans retenue avec "Ceux d’en dessous son lit". Sur Teaser for : matter, le folk redevient ainsi un musique dangereuse, évoluant sans filet dans un univers fantasmagorique.
Et ses nouvelles chansons en gardent les stigmates, violentées, poussées dans leurs retranchements par des arrangements atypiques. Trompettes, flûtes, xylophones et violoncelles auraient pu y former avec les guitares une farandole guillerette. Mais c’est plutôt un climat sombre, parfois oppressant, qui prédomine.
Du nocturne No more guitars aux déhanchés electro - free jazz de Sons of Benedict, de la mélodie divine de A long way to be happy, Darlene said aux épanchements noisy de Dolaytrim, Teaser for: matter surprend également par sa diversité.
Agé d’à peine un quart de siècle, multi-instrumentiste de talent, Michaël Mottet a réalisé cet album ambitieux accompagné de son groupe The Hidden Tracks composé de valeureux compères qui comme lui aiment taquiner les mélodies dans le sens inverse du poil.
Vous pourrez les découvrir le 23 et 24 septembre à St Etienne (le 23 au Snug, le 24 au Desert Inn), le 13 octobre à Nantes (Le Tourbillon) et le 30 octobre à Toulouse pour un concert événement en clôture du "Forum des alternatives pour la musique" où le groupe se produira dans une chapelle accompagné par un orchestre symphonique.
En attendant ces dates, lesinrocks.com ne résiste pas à l’envie de vous présenter l’univers d’Angil en vous proposant de voir l’excellent clip de Beginning of the fall, réalisé par J.Yves Bernard et dont le budget de réalisation est inversement proportionnel à la profusion d’idées qui s’y développent. Vous y croiserez Marianne Faithfull, Kim Deal, Nico, quelques pochettes de disque (Beatles, Coltrane, Broadcast ou encore Low) et une armée de souris vertes bien décidées à faire la peau à un pauvre chat mis en potence.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, nous vous proposons d’écouter, au format Real Audio, les titres A long way to be happy, Darlene said et Invisible Man, reprise hantée du tube garage des Breeders et de télécharger, au format MP3, Chains of paper man, extrait de son mini-album Summerypy (2002).
Martin CAZENAVE
Unique Records, le label toulousain récidive avec brio dans sa quête de spécificité en intégrant Mickaël Mottet, pianiste pénitent (comme beaucoup, il regrette d'avoir lâché trop tôt), homme-orchestre et traducteur, officiant sous le nom d'artiste Angil. Du haut d'un quart de siècle, plusieurs années d'autoproduction et pas moins de cinq albums, l'auteur est, selon ses propres termes, “un mec qui fait du folk tout en le détestant” et qui décrit son style par “des voix et arrangements anglo-saxons par un petit blanc-bec français”. Effectivement, l'écriture suinte de cette autodérision et introspection caractéristiques et Teaser For: Matter sonne comme du folk en mutation fait par un garçon à qui l'écoute de Happy Sad (Tim Buckley) ou de Shrink (The Notwist) aurait irrémédiablement collé le plus délicieux des cafards… Sous des mélodies de texture simple se cache une multitude de secrets d'élaboration complexes, prémédités et mûris, petits ponts chromatiques, passements de gammes subtils et autres pirouettes linguistiques. Un contre-pied électriquement moderne, expédie l'auditeur dans une niche néo-free-jazz (Sons Of Benedicts), endroit improbable où Yo La Tengo, Swell et Pharoah Saunders se retrouvent pour faire un bœuf. Les arrangements sont de ceux qui visent l'épure par la soustraction, un peu à la manière des Indiens d'Amazonie qui, évidant un arbre massif, le transforment patiemment en un léger, fiable et élégant esquif… Pourquoi Angil ? On n'en saura guère plus de la part d'un responsable qui avoue en toute simplicité n'avoir “jamais eu très envie de signer Mickaël Mottet”. Peut-être aussi a-t-il compris que pour (sur)vivre dans ce monde de cinglés, il est vital de savoir se réserver une part de mystère.
Marc Gourdon ••••° °
Les esprits étroits auront du mal à mettre Angil dans une case. "Folk foutraque" ? "Pop-faite-maison" ? Ici, la terminologie importe peu, seule la personnalité de ce précoce Stéphanois fait foi. Marqué par un certain songwriting années 70 (le même qui influence Eels ou Syd Matters), Mickaël Mottet, de son vrai nom, convoque aussi dans son petit studio l’exigence de Swell et l’esprit un poil barré de Yo La Tengo. Une seule guitare acoustique (le début de "An old acquaintance") ou électrique (la fin de "No more guitars") aurait pu suffire à notre bonheur mais Angil profite pleinement de ses subtils talents d'arrangeur. Dès lors, son folk intimiste s'enrichit de flûte, saxophone, violoncelle, Rhodes et pour finir sur une note plus personnelle, de sons de vinyls souvent en décalage. Entre pop nonchalante ("Beginning Of The Fall") et dérive obsessionnelle ("Sons Of Benedicts"), Angil arpente un chemin ténu qui paradoxalement pourra être emprunté par beaucoup. Le talent est fédérateur.
Denis Z.
Avec sa première sortie nationale, Teaser : for matter, Angil passe directement de la catégorie découverte à celle d'album(s) de l'année. Magnifiquement arrangé par Gilles Deles (Lunt), cet album mature est unique et original. Des mélodies à la fois simples et complexes.
Simple avec cette base folk, comme la poignante ballade A long way.... A l'écoute de cette chanson, les yeux se ferment, les images défilent jusqu'à ce que la voix d'Angil s'éloigne dans les méandres pour laisser place au violoncelle.
Complexe par les arrangements que ne renierait pas un certain Robert Wyatt, à l'image de No more guitars et ses cuivres très légers, son violoncelle qui nous berce, le rythme entêtant du xylophone avant que la guitare ne s'envole façon Sebadoh.
2 morceaux sortent du lot par leur particularisme.
Tout d'abord, She said « what you doing »..., le morceau le plus pop et le plus entraînant de l'album, inspiré par un dialogue entre Andie MacDowell et Bill Pullman tiré du film The end of violence de Wim Wenders.
Puis Sons of Benedict et son rythme hip-hop, sa sonorité électro-jazz. Angil ne chante plus, il rappe. A la fin du morceau le saxophone part dans tous les sens pour arriver aux confins du free-jazz avec notamment un sample de Sun Ra. Derrière ce sax furieux, on peut entendre un autre saxophone à la sonorité cool-jazz, ce qui crée une superbe opposition.
Suit l'un des chefs d'oeuvre de l'album, Dolaytrim. La voix d'Angil y est plus grave. La rythmique est impressionnante, nous faisant penser à une série de carillons. Derrière, la guitare est très noisy et le clavier Fender Rhodes donne un côté pop façon Doors.
On vient de passer un agréable moment et on remet de suite la touche Play en marche pour se le repasser. On ne se lasse pas de l'écouter. A l'heure où tout va très vite, où il y a d'innombrables sorties d'album chaque mois, où l'on a plus facilement accès à la musique via internet, il est de plus en plus rare de s'arrêter aussi longtemps à l'écoute d'un album. Vivement conseillé !
Nicovara
Depuis ma dernière rencontre avec ses morceaux ("Ha ha", chez Premier Disque), Angil a pris une dimension que j'espérais dans la formule "A suivre" concluant ma précédente chronique. Le style a évolué vers plus de diversité encore et les arrangements ont gagné en ouverture et en complexité. Le potentiel aperçu alors se révèle sur la longueur de ce "teaser for : matter". C'est à l'écoute d'albums de ce type que les étiquettes deviennent obsolètes puisqu'il trouve sa source au sein de tellement de courants différents qu'il en ressort un sentiment de foisonnement étonnant. Angil lui-même se qualifie de "mec qui fait du folk tout en le détestant", ce qui pourrait coller puisqu'on pense beaucoup plus à des groupes qui poussent la pop dans ses derniers retranchements (Swell, dEUS ou encore Yo La Tengo) en écoutant ses chansons bricolées à la recherche d'une sonorité, d'une atmosphère. Mais admettre cette définition de sa musique reviendrait à oublier les quelques parties voix/guitare simples et sublimes qui jonchent cet album (le début de "soulshop", "an old acquaintance") et qui prouvent qu'Angil écoute bien du folk acoustique et sait même en produire du bigrement bon.
Là où Angil voulait jadis trop en faire, il trouve aujourd'hui un équilibre dans la qualité qui absorbe même les deux moments plus faibles de l'album ("the best cover ever" et "sons of benedict"). J'attends désormais la suite avec impatience.
Rodérick
Dans cette époque des pertes d’identités, on nous demande de croire dans un monde où le faux est partout polluant l’air et amaigrissant. Dans un soucis de ne pas se plier aux ordres je décidais de ne plus croire en rien, ou presque, sans trop forcer un naturel trop longtemps dupé par une gentillesse bêtifiante. Quand il y a plus de trois ans je recevais ma première demo d’angil il me fut très simple d’y croire, voir de ne plus croire qu'en ces chansons fragiles, touchant les os et caressant les chairs. Trois ans après c’est chez nos toulousains favoris d’unique records que ce stéphanois sort son, premier album teaser for: matter. Éclairé partiellement par un premier titre pour le volume 3 de nos compilations, teaser for: matter n’est pas un collage propre des demos passés. Mickael Mottet certainement toujours sur la brèche de sa fêlure créatrice, nous propose aucune relecture si l’on excepte l’indispensable an old acquaintance et une reprise attachante des breeders. Produit par gilles deles (alias lunt) cet album s’inscrit dans une histoire du songwriting échappé de l’emprise de la lo fi et du peu de chose. Ici les arrangements décuplent l’impact émotionnel des titres et promet à l’album de ne pas connaître un unique pèlerinage. Angil donne de la lumière à ses chansons, que d’autres auraient certainement réservées à la poussière d'une cave par économie de moyen institutionnelle et tendance chemise trouée. Quand Angil chante qu’il est happy nous le croyons même si comme on s’en doute le bonheur ne né jamais du repos des âmes. Une fêlure pour écrire, une voix, des arrangements pour tout faire trembler et la douceur d’un froid piquant pour mettre nos sens aux abois. Après cinq ans de chroniques toujours droites et sans concession je vais vous demander de me croire et de vous lever. Difficile d’arrêter d’en parler…wake up !!!.
Gérald De Oliveira
+ PAGE SPECIALE ANGIL
Il était de notre (de mon) devoir de tout compiler à la veille de cette sortie tout ce que nous avions pu écrire ou lire sur angil. Pourquoi ? parce angil colle à ce que nous avons toujours défendu. Après moultes démos, moultes chansons qui resteront chez nous comme des avertisseurs à nos capteurs émotifs, angil alias mickael mottet passe donc le cap du premier album, dans une maison que nous aimons bien. Tout est ici réuni pour que ce disque marque aussi un tournant dans nos vies de chroniqueurs du dimanche employés pour les six autres jours de la semaine. Après une première chronique longue à venir par trop de timidité face à l’objet incroyable tombé dans nos oreilles grâce au discernement de marie daubert, il s'est installé entre nous et angil une sorte d’amitié uniquement construite par des chansons qui après des centaines d’écoute ne finissent toujours pas de nous émerveiller. Je me souvient me lâcher pour le titre " i stand on my toes" parlant d'une chanson dont je ne me remettrait jamais. Que vais je pouvoir dire après "a long way to be happy, darlene said" sans trop monter trop haut dans mes altitudes. Avec angil c'est l’impression qu’un ami vide son sac devant vous uniquement pour vous, avec la tristesse joyeuse d’un homme qui sait pertinemment que pour vous aussi tout n’est pas gagné. A fleur de peau, un dénuement proche de la majesté et une approche riche en lumière, angil à ce don de l’universalité des émotions, celles qui font qu’un jour une note collée à un mot font de vos yeux le réceptacle de vos expressions lacrymales. Entré dans mon panthéon (ici rien n’est galvaudé tout est mesuré) un jeune stéphanois aura réussi à casser ma cuirasse comme peut l’auront fait. Dans plus de vingt ans je comprendrai encore mieux « on old acquaintance » et ce visage creusé de sillons se noiera toujours d’une émotion mettant à genoux, un sourire sublime sur le coin de la bouche.
Gérald De Oliveira
Ces dernières semaines, l'album d'Angil, un jeune homme qui m'était jusqu'alors inconnu, s'est incrusté durablement sur ma platine cd. Teaser for: matter est la preuve indéniable qu'une fois de plus, les deux patrons du label toulousain Unique Records, Gilles et Gerald, ont eu l'ouïe fine. On comprend donc qu'ils défendent avec beaucoup de passion l'album de Mickaël Mottet, fruit d'un an de travail, car il est tout simplement très bon.
Une première impression qu'ont pu confirmer de nombreuses écoutes: il se dégage de cet album une inusable sérénité, un naturel et une fraîcheur vraiment enthousiasmants. Ses mélodies accroche-coeur en bandoulière, Angil promène l'auditeur au gré de ses morceaux pop-folk inventifs et généreux, portés par une écriture fine et sensible, que fait vivre la voix de l'artiste, lumineuse et mélancolique à la fois. Citons ainsi No more guitars, et sa section rythmique emballante (ah les tomes!), ou bien The best cover ever, à la tonalité plus grave, où l'on découvre une île perdue jonchée des meilleurs disques jamais crées (le rêve de tout mélomane!). "She was the best woman ever made /You wish you did her/You did not" chante Angil sur ce très beau morceau. Evoquons aussi le morceau le plus étonnant de l'album, Sons of benedict, un peu electro, un peu jazz, qui se termine sur un délire free jazz au saxophone, superposé à un vinyle de sax samplé à l'envers... du grand art, un exemple à lui seul de la qualité des arrangements, constante sur l'album.
Jusqu'au dernier morceau, Invisible man, une douce reprise des Breeders, sur laquelle est conviée la voix de Lunt pour le refrain, Angil nous touche et nous ravit par ces chansons d'une évidente beauté.
Un talent à suivre.
Imogen
il me semble avoir découvert Angil via un premier mini disque paru sur le label " Premier Disque ", il me semble je dis bien ! Aujourd'hui, voici entre nos mains son tout nouvel objet, un album rempli d'une poésie éclatante, de sonorités douces et sucrées comme du miel, principalement acoustiques. Face à tant de simplicité et de charme désarmant, il reste à prévenir tous les adeptes d'une pop aérienne joyeuse et déhanchée, qu'ils devront passer leur chemin car ici on présente plutôt l'aspect mélancolique et intime de la pop. Unique, sincère et reposante, la voix du chanteur porte les morceaux de bout en bout, on soupire, on sourit mais on ne se lasse jamais. Un très beau disque.
(NQB).
Bon, je l'admets, ça payait pas de mine sur scène, avec une parfum charmeur et les petits accrocs du live. Et le CD est arrivé dans ma boîte aux lettres, et là, ça m'a rappelé la première fois où j'ai écouté Mathieu Boogaerts, son premier album, l'histoire d'un troubadour qui bricolait des petites mélodies dans son coin, à l'abri. Il s'agit ici du premier album d'Angil, jeune artiste stéphanois - avec quand même dix ans de background à "bricoler" la musique, qui a une diffusion nationale et l'occasion nous est offerte de découvrir de véritables pépites, des bouts de lui sous formes de notes magiques comme s'il avait trouvé en définitive la recette de faire du neuf en recyclant 10 ans de folk-rock lo-fi (je pense ici à Grandaddy, référence éminente qui couvre toutes les autres). L'émotion de sa voix et ses samples atypiques font de "Beginning of the fall", "She said 'what you doing' he said 'i am leaving'" ou "sons of Benedicts" (on se souviendra du live de cette chanson, scandée jusqu'à en faire péter le limiteur de décibels) des tubes en puissance, des ritournelles imparables que l'auditeur exsangue devant sa platine-CD n'aura de cesse de se repasser. "Dolaytrim" enfin pour cette impression de fin du monde, et de soi, un truc qui déchire dedans tellement c'est beau... A noter la présence d'une chouette reprise - cover en anglais de base - de "Invisible man" des Breeders, reprise diaphane et éthérée pour voix et clavier qui en dure pas. Et puis c'est un réel bonheur que d'entendre ces arrangements (sous la direction de Lunt), ces sons de xylophones ou de rhodes, ces voix et ces cuivres que l'ont dirait surgis de quelques folklores bariolés pour être habillés de neuf dans un nouveau décor. Recommandé par ADA (le titre en écoute ici est aussi sur la compil 3 du webzine) et chroniqué sur le site d'Arte, cet album atteint son paroxysme hypeux en étant également brandi par grandrock, parce qu'Angil est le disque de mon été 2004 !
Pedro
A la première écoute de ce Teaser for: Matter, je me suis dit que l’album était inégal, mais que l’atmosphère générale me plaisait bien. C’est donc sans réticence particulière que je me suis repassé ce CD. Grand bien m’en a fait, car là, il s’est produit un phénomène assez bizarre. Cette pop-folk n’est pas aussi évidente qu’il y paraît; les arrangements sont d’une richesse inimaginable ; la voix de Mickaël Mottet possède un charme envoûtant ; la production de Gilles Deles (Lunt) et de Mickaël Mottet n’a pas à rougir de celle des plus grands… Du coup, comme une drogue, j’ai fait tourner cet album en boucle dans ma platine, pour y découvrir de nouvelles sensations à chaque écoute. C’est ainsi qu’Angil réussit le tour de force de passer en quelques écoutes du statut de “découverte” à celui d’ “incontournable”.
Reprenons au début… Ce “No more guitars” nous offre une ouverture tout en douceur, avec ses cuivres jazzy mais en sourdine, encore adoucis par le violoncelle et la mélodie entêtante du xylophone… jusqu’à ce que la guitare vienne nous surprendre dans nos rêveries cotonneuses avec cette conclusion des plus noisy. Ensuite vient un de mes morceaux préférés de l’album, “Beginning the fall” avec sa ritournelle reprise en alternance par la flûte et la voix d’Angil, avec sa rythmique sur laquelle on se surprend à danser doucement, avec ses interludes de guitares rappelant ceux de My bloody Valentine qui viennent nous prouver que rien n'est évident. De la même façon, la rythmique incroyable de “Dolaytrim” vient casser toutes les convictions qu’on aurait pu avoir sur la pop. Il serait difficile de ne pas parler de “Sons of Benedicts”, titre sans doute le plus surprenant de l’album, avec sa rythmique électro, son chant hip-hop et son saxo free-jazz, partant dans un solo final époustouflant, sur un sample passé à l’envers.
Mais Angil sait doser ses effets. C’est ainsi qu’on trouvera une très jolie ballade sans fioritures superflues avec “A long way to be happy, Darlène said”, chanson à la fin de laquelle on aura envie de suivre la voix de Mickaël dans le lointain où elle se perd. Mais on reviendra vite avec la pop entraînante de “She said ‘what you doing’ he said ‘I am leaving’ ”, pop qui serait classique, si ce xylophone ne venait pas nous hanter, si ces effets de guitares ne venaient pas troubler une fin qu’on aurait pu attendre calme. On retrouve de façon plus évidente la folk qui est pourtant la base de la plupart des chansons de cet album sur “Soulshop”, “An old acquaitance” ou sur “The best cover ever”, quoi que, pour cette dernière, si les arrangements semblent effectivement immédiats, la mélodie vient chambouler nos certitudes. De façon beaucoup plus qu’anecdotique, l’album se termine sur une douce reprise de “Invisible man”, des Breeders, dédiée à Lisa Germano.
Que dire de plus ? Cet album est d’une richesse incroyable, sans être hétérogène. Après un certain nombre d’écoutes, sa complexité devient évidente, mais on ne peut plus s’en passer. Angil a placé la barre très haut pour la suite, et je l’attends de pied ferme!
Claire
Dejà auteur de 5 albums autoproduits, Angil passe à la vitesse supérieure avec Teaser For: Matter, produit par Lunt.
Un album qui brasse une pop languide dans des arrangements luxueux, qui apportent une touche jazzy voire légérement hip-hop à son songwriting.
L'album s'ouvre sur le titre "No More Guitar"
qui a de quoi surprendre, mais marque l'audace dont fait montre Michael sur ce disque.
Rangez tout de suite vos commentaires blasés du genre, pas mal pour un Français, c'est juste bien et il faut le dire, l'entendre surtout.
To7
Ce jeune français a dû concocter 5 albums autoproduits avant d'être accueilli sur un label. Etrange, tant sa pop, qui navigue entre Yo La Tengo et les Flaming Lips, dévoile un sens brillant de la mélodie, tendre et sensible.
Damien Almira
Voilà un stéphanois touché par la grâce. Sa musique venue d'ailleurs le prouve. Guitares électriques, batteries syncopées, saxos, flûtes et violoncelles parsemés de sons de vinyles incongrus, se mêlent en une alchimie enivrante. Peut-être est ce dû aux arrangements raffinés. Ou à la voix sereine qui tient les morceaux et touche au plus profond. Ou encore à son univers onirique et fêlé. Dix ans de talent et il sort enfin son premier album distribué au plan national, Teaser for: matter, riche en ritournelles émouvantes et tubes potentiels.
Marion L'Hour
De sources peu sûres, a priori 4 albums au compteur, Angil sait donc écrire des chansons. Il vit par et pour elles. Il est fascinant d'observer cette faculté, qu'à l'instar d'un Murat, certains créateurs ont de faire corps avec des bout de phrases, des musiques qu'ils ont en tête jusqu'à l'obsession. Angil avoue que chaque disque est une réponse au précédent... alors on est certain que sa discographie va s'épaissir, pas par mécontentement mais par la jouissance que lui procure la prochaine étape. Ah, un détail, ne lui dites pas qu'il fait du "neo folk" Michaël Mottet fait "simplement" ce qu'Angil lui dit de faire.
Le timbre endolori et désenchanté de sa voix, mêlée à ses orchestrations tamisées et comblées d’amertume et de vie nous avaient conquis 2 ans plus tôt sur Beeguending.
La maturité était alors déjà présente..manquait simplement une production plus ample et un petit coup de pouce de la destinée. Unique records, label à l’instinct heureux aura fait de notre intime souhait une réalité en produisant ce teaser for : matter.
L’album commence avec no more guitars, belle ballade qui fait se croiser Radar Bros et Marc Hollis avant de laisser les guitares reprendre leur droit.
Beginning of the fall est une mélopée divine et non-chalante où la flute traversière et la guitare se meuvent d’un même élan pour soutenir la voix d’Angil.
Alternent ensuite parties orchestrés, moments de noisy controlée , torpeurs de fin de soirée.. et petits instants de grâce qui chavirent toujours avec la même justesse nos âmes. UNIQUE, comme son label du même nom
Julien Jaffre
Le folk français serait-il une contradiction dans les termes, une inavouable oxymore, une non-exception culturelle ? Dans tous les cas, écrire une chronique sur un frenchy gratouillant dans l'ombre sa guitare est une chose plus que rare sur ce site. Alors on prend quelques secondes pour se demander quels sont les artistes français sur lesquels on pourrait coller l'étiquette "folk". Et les noms ne viennent pas aussi facilement que certains crooners anglo-saxons (Drake, Smith, Dylan, Talbot, Jurado, Sexsmith...). Tout au plus peut-on citer Syd Matters et Calc pour les plus connus. Mais il faut bien avouer qu'Angil est, dans notre pays, une oasis bienfaitrice.
Après 5 albums auto-produits en compagnie de son "hidden track circus band", Mickaël Mottet (puisque c'est son nom), propose du haut de ses 26 ans, un album qui ressemble à celui de l'équanimité et de l'apaisement. Mais n'allez pas croire, à l'écoute de ces 11 chansons, que notre ami se contente de quelques arpèges sur lesquels il pose sa douce voix. Non ! Angil aime le folk mais ce dernier ne le lui rend pas forcément. Lui et le folk c'est un peu l'histoire du "je t'aime, moi non plus".
On est ainsi prévenu, dès le 1er morceau, qu'il ne veut plus de guitares (No more guitars). Mais on se laisse agréablement surprendre par ces guitares électriques (rock sur She said 'what you doing' he said 'I am leaving' voire carrément noisy sur Beginning of the fall), batteries, Rhodes discrets et autres saxophones endiablés semés ça et là. Tout ces instruments sont là pour nous démontrer que le musicien souhaite déjà s'émanciper d'un genre pourtant anecdotique par chez nous.
L'ensemble sonne malgré tout "acoustique" et les parties un peu tendues ne sont là que pour souligner l'incroyable talent d'écriture (en anglais certes) qui se révèle à l'écoute de ses compositions les plus sensibles (A long way to be happy, Darlene said, Soulshop, An old acquaintance).
A tout ceci ajoutez la nonchalance de sa voix, la mélancolie qui se dégage de ses textes et les délicats arrangements de flûtes et de violoncelles. Vous aurez ainsi entre les mains une oeuvre éminemment personnelle et sensible qui agira note par note, jour après jour, comme le plus agréable des baumes.
Dire d'Angil qu'il est un artiste prometteur serait le plus bel exemple qu'on puisse donner pour définir le mot euphémisme.
Franck.H
Docteur : Bonjour Monsieur. Qu’est-ce qui ne va pas ?.
Patient : C’est difficile à expliquer. Ca fait plusieurs jours que je ne me sens pas dans mon assiette. Je ne sais pas ce qui se passe, je n’arrive plus à me concentrer. Bizarrement, cet état coïncide avec la découverte d’un disque français, œuvre d’un jeune musicien folk qui se fait appeler « Angil ».
Docteur : Vous m’étonnez, il est rare qu’un disque provoque ce genre de symptômes, surtout de façon aussi précoce ! Nous sommes encore au début de l’automne. Vous pouvez m’en dire un peu plus sur cet album ?
Patient : Volontiers ! Ca commence par un morceau inquiétant, « No More Guitars », qui ne tient pas ses promesses jusqu’au bout. Puis vient « Beginning Of The Fall », et là, je jurerais entendre Elliott Smith ! C’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de faire la comparaison. C’est grave, docteur ?
Docteur : Allons, allons, il n’y a pas de quoi vous mettre dans tous ces états. Vous êtes sans doute un peu surmené en ce moment. Vous écoutez de nombreux albums, tous aussi excellents les uns que les autres. Il y a un moment où votre cerveau fatigue, c’est tout à fait normal. Je ne vois pas de raison de s’inquiéter. Une petite cure de magnésium et tout rentrera dans l’ordre.
Patient : Oui, je sais… Vous ne pouvez pas me prescrire un remontant ? Angil me plonge dans des abîmes dont j’ai peur de ne jamais revenir. Quand j’écoute Soulshop, j’ai l’impression de faire de la tachycardie. Il y a quelques années, j’ai fait une fixation sur Swell. C’est peut-être lié. Avec Angil, c’est une sorte de rechute, je ressens les mêmes sensations.
Docteur : C’est courant chez les amateurs de folk intemporel… Pour tout vous dire, je vous trouve en parfaite santé. Pour votre mal, un seul remède : soignez le mal par le mal ! N’ayez pas peur de cet album. Certains disques sont beaux à pleurer, c’est tout.
Patient : Merci docteur, vous savez toujours trouver les mots justes. Je crois aussi que j’ai besoin de vacances, ça ne peut pas me faire de mal.
Fantasio
Les songwriters Français aime le mot ‘matière’ (sonore) auquel ils donnent sens en la triturant dans tous les sens, en la (re)peignant de différentes couleurs, le tout avec une poésie constante et ambition à leur démesure. Et s’il est présent dans le nom de Syd matters, on le retrouve aussi dans le titre de ce premier véritable disque-studio du Stéphanois Angil. Ce mot ‘matière’ n’étant pas l’unique chose qui rapproche ces deux auteurs aux influences quasi unilatéralement à chercher outre-manche (pour la pop) et outre atlantique (pour le folk). Il y a aussi la même envie de pureté dans leur écriture pop et /ou folk, ce même désir de réinterpréter à leur façon les mêmes formats classiques. Eclectique à souhait, « Teaser for : matter » est un disque aux horizons multiples, un disque empli d’hommage filial en filigrane mais qui coupe aussi souvent que désiré le cordon pour s’offrir une singularité enthousiasmante. Et d’enthousiasme, Angil n’en manque jamais, que ce soit dans la mise en forme de ses ballades multichromes ou dans la passion qu’il met pour mettre en boîte ses chansons passionnantes et apaisantes à la fois. Un ange passe, un songwriter est découvert.
Harry
25 ans au compteur et 10 ans d’activités musicales derrière lui : Mickaël Mottet, caché sous le pseudonyme d’Angil, n’a pas chômé, c’est le moins que l’on puisse dire, proposant ainsi une version bien personnelle d’un des deux adages bien connus dans les casernes françaises à l’époque de la conscription «on ne fait rien mais on le fait tôt» transformé ici, pour l’occasion, en «on le fait tôt mais on le fait bien» (le deuxième, «on salue tout ce qui bouge et on astique le reste», illustrant très imparfaitement mon propos). Après plusieurs CD-R autoproduits, le voici, désormais, auteur d’un premier album, Teaser for: matter (unique records), très prometteur, salué par les critiques ( son album fait partie des 100 disques de l’année 2004 de la rédaction des Inrockuptibles), à l’écoute duquel on prend un réel plaisir à découvrir une pop-folk à fleur de peau portée par une voix au bord de l’extinction et soutenue par de riches arrangements (flûtes, xylophone, saxophone, Fender Rhodes, samples). Le fils caché de Robert Wyatt et de Bill Callahan de (smog) en quelque sorte.
Yann Desert
Un peu hypocrite, Angil, alias Mickaël Mottet, se décrit comme un “mec qui fait du folk tout en le détestant” . Marre des souffreteux acoustiques, le Stéphanois écoute davantage du jazz et de l’électro expérimentale, qui ont nourri sa musique ces dix dernières années. Il vient d’être récompensé par un premier album non autoproduit, “Teaser for : Matter”. De petites mélodies qui semblent construites à la maison, sur le modèle de Syd Matters. Sur scène, le Stéphanois essaie de rendre l’ensemble plus rock, voire noisy ou free-jazz dans les moments de fougue. Il ne lui manque plus qu’à se défaire de sa touchante maladresse.
Timothée Barrière
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